Haiti, normalisation des fréquences d’urgence radioamateur
L’IARU informe que les fréquences 14.300MHz, 14.265MHz , 7.045MHz, 7.065MHz, 7.265MHz, 3.720MHz et 3.977MHz sont maintenant libérées. Il convient néanmoins d’observer que ces fréquences soient libres avant de transmettre et en cas de demande de trafic d’urgence, lui laisser la priorité.
Il n’est pas évident d’estimer l’impact de l’aide des radioamateurs depuis les quelques heures après le tremblement de terre à aujourd’hui. Il faut savoir qu’il y a peu de radioamateurs actifs à Haïti et les infrastructures réseau avec internet ont elles bien tenues. Internet a donc pu être très efficace pour communiquer hors du pays alors que la téléphonie fixe et mobile était hors d’usage. Le premier contact radioamateur (voir article de mon blog) a été fait par Jean-Robert HH2JR qui a pu mettre en route sa station une fois avoir trouvé une génératrice. Il a contacté W3ZU qui lui a établi une connexion en duplex de son signal radio sur le réseau téléphonique des USA. Il est certain que si le ou les nœuds de réseau internet auraient été touchés, cette liaison radio aurait tout son sens, mais heureusement ce scénario ne c’est pas produit. Il démontre tout de même qu’une anodine station radioamateur peut être fort utile dans le cas où tout autre moyen de communication serait détruit. D’autre part, un seul radioamateur avec des moyens limités ne peut non plus pas assumer une tâche si lourde. Si les gouvernements en étaient conscients, avec des moyens ridicules, de se doter ainsi d’un réseau de communication d’urgence avec les radioamateurs.
Voici l’intégralité de cette première liaison radio capturée par Brian Crow K3VR:
Et en Suisse ?
Dans notre pays, c’est l’armée et la protection civile qui a pour tâche de réaliser les moyens de communications d’urgence. Ils disposent de gros moyens lourds avec entre autre une restriction de taille, ils ne disposent pas de passerelles au niveau des fréquences radio. Bien que le système Polycom va dans ce sans, ce réseau, s’il est détruit dans une catastrophe, il ne sera d’aucune utilité. Pourtant pour un radioamateur, rien de plus simple de monter une station portable et communiquer partout en Suisse, même en Europe ou dans le monde entier. Si une structure d’aide en cas de catastrophe existe chez les radioamateurs de notre pays, elle n’est toujours pas reconnue d’utilité publique par nos autorités cantonales ou fédérales. Évidement ceci est mon opinion personnel qui est à méditer, évidemment comme radioamateur et connaissant bien le milieu, je prêche pour un convaincu…
Reste à savoir si l’aide des radioamateurs a pu s’avérer efficace dans le cas de Haïti, notamment avec la mise en service de plusieurs relais entre Port au Prince et la République Dominicaine par le radio club Dominicain RCD. Étant trop éloigné, difficile de le dire maintenant. Il est certain qu’on va en reparler.
Où que vous soyez, si nous n’avez pas encore fait de don, il est encore temps de le faire auprès de l’organisation de votre choix. La population de Haïti est l’une des plus pauvre de notre planète et elle n’a pas mérité ça.