Un ballon peut en cacher un autre…
Il en a fallu du temps pour que je puisse enfin récupérer une radiosonde C34, pourtant Payerne est à moins de 60 Km au sud de chez moi. Ce n’est pas souvent qu’elles viennent dans mon coin car cette direction des vents est assez rare. Souvent elles passent au dessus de ma tête et la frontière française où des chasseurs plus lestes que moi sont à l’affût… (Salut Stéphane si tu me lis 😉 Autre problème, la semaine je vais travailler à Neuchâtel et j’utilise les transports publics. Ce qui réduit à néant la possibilité de chasser la semaine.
Hors dans la nuit de dimanche à lundi, les prévisions du site « alerteselectroniques.fr » donnaient un atterrissage au nord du lac de Neuchâtel. Je me suis dit alors que je n’arriverai pas à la chercher. Mais lundi matin avant de partir au travail, j’ai, je ne sais pas pourquoi, allumé le récepteur et sur 403.505, il y avait une porteuse pure. J’embarque le pocket TH-F7 avec moi je monte dans le car et à 500m de l’arrêt de bus, le signal était très fort ! Mais malheureusement, pas de données, seulement la porteuse. Que s’est-il passé ? A vrais dire, je n’en sait rien. Si j’avais mis la station de réception en route pendant la nuit, j’aurais eu quelques explications. Toujours est-il qu’en rentrant le soir, il n’y avait plus de signaux et donc impossible de la localiser. Est-elle toujours là ? Mystère… Cette semaine, le 1er Août est jour férié, puisque c’est la fête nationale. Toujours sur le site « alerteselectroniques.fr » la prévision d’atterrissage donne le bord sud du lac de Bienne. La pression atmosphérique est haute, pas de vent et ciel bleu carte postale. Idéal pour aller chasser. Je décide d’y aller, c’est à moins de 50 Km. Je met le FT7800 dans la voiture, relié depuis sa sortie DATA vers mon netbook. Avec Sondemonitor installé sous Ubuntu Linux et lancé dans Wine (sorte d’émulateur qui permet d’exécuter du code win32), je suis paré pour cette partie de chasse.
13h00 local, le ballon est lancé à Payerne. 13h15, je commence à l’entendre à la maison, il est déjà à 5000 mètres. 13h30 je pars et je me rend près de Ins pour faire le point, il est 14h05. le ballon est allé près de Berne pour venir contre moi. Je décide d’aller à vers Aarberg 15 Km plus à l’est, plus ou moins à l’endroit que la prévision donnait comme lieu d’atterrissage. Le ballon éclate à 30000 mètres puis continue nord-ouest et file à l’extrême bord du lac de Neuchâtel, puis vire d’un seul coup au nord-est. je me suis dit que ça sera foutu, il va tomber dans le lac de Bienne ! Finalement non… il longe le bord du lac pour suivre le tracé de la route cantonale Ins-Bienne. Je me poste le long de cette route et le ballon se pose à 2.5 Km de moi. Les dernières coordonnées reçues me donnent le lieu exact, non loin de la route cantonale et d’un chemin de terre pour s’échouer sur un terrain de blé moissonné entre deux champs de maïs. Comme il n’était pas tout de suite visible, il a fallu un peu de marche avec le pocket pour le trouver. Etant plutôt habitué par la chasse des M10 dans le sud de la France, je suis surpris par la taille de la sonde. Il y a la partie météo dans un petit boîtier, déjà bien plus volumineux qu’une M10, puis attaché, un énorme boîtier, aussi en polystyrène, contenant une pompe qui récupère de l’air pour la mesure d’ozone. Le ballon était aussi énorme pour tout ce poids, qui a bien éclaté avec beaucoup de lambeaux et complètement emmêlé dans la longue ficelle.
Voilà, c’est plus un récit de chasse qu’un billet technique, peut-être comme plein d’autres, mais voilà, pour moi c’est une première et ça fait plaisir de partager sa joie. Cependant, une information intéressante concernant les sondes C34, elles sont alimentées par une petite pile de 9V et je voulais connaître l’autonomie de ce type de sonde. Une M10 tient allègrement une journée, mais la C34 transmet une porteuse continue sans réduction de puissance quand elle ne transmet pas de données. Ne sachant pas si la C34 redémarre après son arrêt, je l’ai laissé en émission (je sais qu’il ne faut pas le faire mais je n’avais pas trop le choix) j’ai pu constater que 11 heures après son lancement, la puissance diminue fortement mais continue à transmettre des données, puis plus rien peut de temps après. Voilà qui ne me donne pas l’explication pourquoi celle qui est tombée près de chez moi fonctionnait qu’en porteuse pure après 6h, cela restera donc un mystère…
J’ai tourné quelques images vidéo de la chasse, je vais les monter, bon ça sera une vidéo de chasse de plus, certes, mais ma fois, j’aime bien partager les bonnes nouvelles, il y en a suffisamment de mauvaises dans les journaux d’actualité. Et puis, plus on parle des radioamateurs sur le net, c’est toujours bon à pendre…
Photos: La RS récupérée et la réception dans la voiture.